Éducation

Le complexe éducatif Paradis des Indiens (PDI), aux Abricots
Ce complexe est une création de Mica de Verteuil, Montréalaise d’origine haïtienne et de retour dans son pays en 1976. Le complexe comporte la Grande École, établissement principal situé dans le village des Abricots et 11 petites écoles disséminées dans les mornes (montagnes) de la région. Ces petites écoles évitent aux enfants de faire entre deux et cinq heures de marche pour se rendre à la « Grande École ».

Ces écoles dispensent un enseignement de qualité allant du préscolaire à la sixième fondamentale (primaire). La qualité de l’enseignement donné vient en grande partie de la formation continue que reçoivent les enseignants. Les résultats des élèves aux examens du Ministère de l’Éducation Nationale sont parmi les meilleurs du Département de la Grand’Anse. Les 2850 élèves formés dans ces écoles sont issus de familles parmi les plus démunies d’une région déjà pauvre. Malgré cela, la participation des parents est requise pour défrayer des frais de scolarité minimes. Depuis l’automne 2013, le CRS a cessé de fournir la nourriture et la cantine n’est plus disponible.

Des ateliers de menuiserie, d’artisanat, de couture et de reboisement font partie intégrante de l’éducation. La « Grande École » du village des Abricots dispose d’une bibliothèque, d’un local informatique, d’un laboratoire scientifique et d’une salle de projection permettant aux enfants qui la fréquentent une ouverture sur le monde. Les petites écoles sont aussi dotées d’une petite bibliothèque.

Le défi le plus important pour le complexe éducatif PDI est d’obtenir le financement permettant de payer les salaires des 137 éducateurs et employés de soutien, soit une somme annuelle de 80 000$ annuellement.

Le Centre Communautaire Notre-Dame-du-Perpétuel Secours, à Jérimie
Cette initiative de Mme Éliane Moussignac, une autre ancienne Montréalaise d’origine haïtienne, compte un orphelinat qui accueille actuellement 32 enfants et un centre d’éducation. Le Centre est situé dans le secteur Makandal, un quartier défavorisé de Jérémie. Il offre des classes de maternelle et l’école fondamentale à plus de 300 enfants de ce quartier. Comme plusieurs d’entre eux présentent des problèmes de sous-alimentation, la cantine scolaire y joue un rôle primordial.

Pour les adultes, on donne la priorité à l’alphabétisation et à l’initiation à des travaux de cuisine, de mécanique et de menuiserie.

Ne recevant aucune subvention récurrente, Mme Moussignac doit multiplier les sollicitations pour payer ses aides, fournir les repas aux enfants et rénover les installations. La Fondation Haïti Partage demeure le principal bailleur de fonds de cet organisme et le Groupe d’Appui de Port-au-Prince aide à l’approvisionnement en denrées alimentaires.

 

Socio-économique

Ces organismes ont une structure coopérative.

Micro-crédit

La caisse agricole Réal-Rousseau aux Abricots existe depuis 1988. Développée à la demande de Mica de Verteuil, avec l’aide d’une subvention de la Fondation Haïti Partage, la caisse agricole est autonome depuis plusieurs années. Elle a ceci de particulier que le capital en provenance des membres est géré par un comité de gestion élu par les membres. La caisse agricole Réal-Rousseau accorde des prêts permettant de financer des activités génératrices de revenus comme l’achat de semences, la préparation de la terre pour les cultures, l’achat d’outils, l’achat de bétail et/ou de marchandises pour faire commerce. La présence des femmes y est dominante. C’est un succès.

Le défi à résoudre est de trouver du capital pour augmenter le nombre d’adhérents. À l’heure actuelle, les avoirs de la caisse sont limités.

Coopérative Koresfajé (KOopérative RESpect Femmes JÉrémie)
La Fondation Haïti Partage a collaboré pendant plusieurs années à la coopérative agricole Koresfajé, mise sur pied par les Soeurs du Bon-Pasteur. La coopérative est maintenant autonome et gérée par ses membres. Dirigée par un conseil d’administration, ce regroupement de quelque quatre-vingt-dix paysannes dispose d’une magnifique petite terre, acquise grâce à une subvention de 40 000 $ de la Fondation Haïti Partage et de l’ACDI, sur laquelle elles cultivent des fruits et légumes tant pour la consommation familiale que pour la revente au marché. La Koresfajé possède aussi une boulangerie et un magasin d’alimentation où s’approvisionnent les membres qui iront revendre ces marchandises au détail. Un appui ponctuel des Soeurs du Bon-Pasteur et de la Fondation Haïti Partage permet à la Koresfajé de pallier à l’insuffisance du fonds de roulement nécessaire aux opérations courantes.

L’auteur Michel Lefebvre a parlé de la KORESFAJÉ dans son livre « Les faces cachées de l’humanitaire. La dilapidation de votre argent par incompétence ». Il présente la coopérative comme un des rares exemples de projet bien géré à travers le monde où les participantes-bénéficiaires développent à la fois débrouillardise et autonomie financière. L’auteur y rend hommage aux Soeurs du Bon-Pasteur.

Coopérative de fruits et légumes séchés, aux Abricots
Cette coopérative est un ambitieux projet dont les objectifs sont de permettre un approvisionnement en fruits et légumes pour parer à la pénurie entre les récoltes et fournir un revenu d’appoint aux quelques 200 membres. Les produits de cette coopérative sont vendus à Port-au-Prince sous l’étiquette BON SOLEIL 100 % naturel. La Fondation Haïti Partage a contribué au démarrage et à l’encadrement du projet, à la formation des travailleuses et à la fourniture de matériel, dont des séchoirs. La coopérative n’a pas encore atteint le seuil de rentabilité. Depuis peu, l’Union Européenne appuie cette coopérative.

Coopérative en apiculture
Des arbres fruitiers et des fleurs en abondance, voilà des conditions propices à l’installation de ruches et à la production de miel. La Fondation Haïti Partage a appuyé dès le départ cette initiative de la Fondation Paradis des Indiens (constituée des différentes initiatives de coopération aux Abricots). Après la formation des apiculteurs et apicultrices, la fabrication de ruches modernes et l’acquisition d’équipements, la production occupe maintenant 150 apiculteurs. Il faut désormais développer la mise en marché du miel qui est disponible sous le nom La visite des Ancêtres – Miel de campêche. Un des objectifs est de faire de la Grand-Anse le premier centre apicole en Haïti. À l’heure actuelle, la coopérative est autosuffisante et a atteint le seuil de rentabilité.

Coopérative d’artisanat et de menuiserie
Plusieurs gradués des écoles primaires des Abricots mettent fin à la poursuite de leurs études faute de ne pouvoir fréquenter une école secondaire à Jérémie. Le complexe Paradis des Indiens a convenu de fournir un local et un encadrement aux anciens élèves intéressés par l’artisanat (production de poterie en glaise, de nappes, de coussins brodés et de crèches de Noël). Cette production artisanale procure un emploi à 350 personnes, dont 280 brodeuses. Les produits de cet artisanat, reconnus pour leur originalité et leur qualité sont offerts à Port-au-Prince et un peu partout à l’extérieur d’Haïti, soit en France, en Espagne, à Washington et à Montréal.

 

Environnement

Reboisement par les élèves
Dans les 12 écoles du complexe Paradis des Indiens, les enfants de tous les niveaux, du préscolaire à la sixième fondamentale, entretiennent une fois par semaine une pépinière. Les enfants préparent des semis, arrosent leurs plantules et quand les plantes sont matures, chacun des enfants en rapportent quelques unes dans leur famille pour faire la mise en terre. Le cycle se répète deux ou trois fois par année.

Greffage de manguiers
Les paysans respectent les arbres fruitiers, particulièrement les manguiers qui sont recherchés pour leur valeur alimentaire et comme source de revenu. Mais quand ceux-ci sont trop vieux ou de piètre qualité, le problème de déboisement se pose. C’est par une technique les rendant plus productifs en y greffant des fruits de grande qualité (mango Madan Francis) que les objectifs de protection de l’environnement et de sécurité alimentaire ont pu être jumelés. En 2006 la Fondation Haïti Partage a aidé la Fondation Paradis des Indiens à greffer 6094 manguiers situés sur les terres familiales de paysans très pauvres dans la Commune des Abricots. L’opération s’est poursuivie jusqu’en 2010.

Plantation d’arbres fruitiers
Le déboisement s’explique le plus souvent par la nécessité pour les paysans de fabriquer du charbon de bois à partir des arbres coupés. Ce charbon est nécessaire à la cuisson des aliments. Toutefois ils ne sont pas portés à couper les arbres fruitiers source alimentaire et de revenu d’appoint. Aussi la Fondation Haïti Partage a soutenu et réalisé un projet de plantation d’orangers, d’avocatiers et surtout d’arbres à pin (véritab en créole) sur un grand terrain dans le village des Abricots. L’aménagement d’une pépinière à l’entrée du village a aussi encouragé le reboisement dans la région.

 

Humanitaire

La Fondation Haïti Partage privilégie le soutien à l’éducation, au développement socio-économique et à la santé. Néanmoins, elle ne saurait rester sourde aux demandes de personnes en situation de grande dépendance financière et sans ressources. C’est pourquoi les membres du CA ont convenu de consacrer une partie des contributions des donateurs à répondre à des besoins primaires pour des personnes démunies.

Asile Notre-Dame-de-Lourdes
Ce centre d’hébergement de Jérémie, oeuvre des Soeurs de la Charité de St-Hyacinthe, accueille une vingtaine de femmes handicapées de plus de 75 ans. L’appui de la Fondation Haïti Partage permet d’améliorer la qualité de vie des résidentes. L’argent versé au cours des dernières années a permis d’effectuer des rénovations dans les chambres des pensionnaires, de contribuer à l’installation d’un système d’électrification solaire et de procurer du matériel médical et de l’ameublement.

Orphelinats
Depuis quelques années, la Fondation Haïti Partage soutien deux orphelinats, le Centre Notre-Dame-du-Perpétuel Secours à Jérémie et l’orphelinat Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse à Mapou, près de Cap Haïtien.

Interventions ponctuelles en cas de désastres naturels
À l’occasion de désastres naturels, la Fondation Haïti Partage contribue dans la mesure de ses moyens à fournir une assistance aux sinistrés. Ainsi, une somme de 10 000 $ a été versée lors des inondations de Gonaïves en 2004. De même, des sommes d’argent ont permis au complexe Paradis des Indiens et au Centre communautaire de Jérémie de fournir de la nourriture aux personnes démunies durant la période de grande sècheresse en 2005. Suite au séisme de 2010 et à l’ouragan Sandy en 2012, la Fondation Haïti Partage participe à la reconstruction du pays dans la mesure de ses moyens.

 

Santé

La Fondation Haïti Partage ne finance pas comme tel de programmes en santé, mais elle participe indirectement à la prévention sanitaire par l’entretien d’un réseau de sources et de puits. Depuis plus de 20 ans, la Fondation Haïti Partage attribue des fonds pour le captage d’eau de source et de l’eau de pluie en construisant des puits, des réservoirs et des canalisations. Ces initiatives contribuent de façon importante à l’hygiène et facilitent la vie des enfants, des jeunes filles et des femmes âgées qui ont la corvée de l’approvisionnement en eau de leur famille. Plusieurs des sources qui ont été aménagées ne sont plus fonctionnelles faute d’un entretien suffisant ou de vandalisme. Une personne capable d’effectuer les réparations qui s’imposent doit être assignée à cette tâche et il faut lui fournir les outils et les matériaux nécessaires à la réalisation de ces tâches. Une suite en devenir.